Comité de Soutien au Peuple Tibétain

RENCONTRES TIBETAINES

Zone de Texte: PadmaSambhava
Zone de Texte: Historique

DU MYTHE DES ORIGINES A LA PERTE DE L’INDÉPENDANCE

De ses origines mythiques à l’invasion chinoise de 1950, l’histoire tibétaine est une histoire riche et mouvementée.
Le Tibet a créé, tout au long des siècles, une grande civilisation mais a toujours été l’enjeu de ses puissants voisins.

¢  A partir de 1720, du fait de nombreux désordres dans la société tibétaine, les mongols, puis les chinois, assurèrent une forme larvée mais amplement établie de protectorat sur le Tibet qui s’est prolongée tant bien que mal jusqu’en 1912 (avec l’installation à Lhassa de représentants impériaux : les Ambans).

Les temps modernes
(fin XIX siècle – 1950)

Le XIIe Dalaï-lama, THUBTEN GYATSO (1875-1933), fut l’artisan de la reconquête de l’indépendance du Tibet. Ce qui ne se fit pas sans mal.

En effet, le Tibet était l’enjeu des rivalités entre la Chine, l’Angleterre et la Russie. En 1904, l’Angleterre occupa Lhassa (expédition de YOUNG HUSBAND), la Russie étant alors occupée par sa guerre avec le Japon.

Les traités qui en résultèrent (1906-1907) reconnaissaient une suzeraineté de la Chine sur le Tibet et ouvrit le Tibet au commerce de l’Angleterre. En 1910, la Chine, soucieuse de réaffirmer sa position,  intervint militairement dans le Kham et l’armée chinoise avança vers Lhassa. Le XIIIe Dalaï-lama dut s’enfuir aux Indes.

La révolution éclatant en Chine, l’armée chinoise dut se retirer du Tibet et le Dalaï-lama rentra à Lhassa. Il déclara officiellement le Tibet pays indépendant.

Le Tibet allait alors obtenir un nouveau gage de son indépendance à partir de 1913, grâce à des négociations tripartites, à Simla (nord de l’Inde) avec la Chine et l’Angleterre.

La conférence de Simla divisait le Tibet en deux zones : le Tibet « intérieur » (au nord), où la Chine pouvait continuer à exercer une certaine influence, et le Tibet « extérieur » (centre et sud), où la Chine devait s’abstenir de toute ingérence.

Ce traité fut rejeté par le gouvernement chinois.

De fait, de 1912 à 1950, le Tibet jouit d’une indépendance réelle. Des réformes sociales et économiques furent tentées. Mais après la mort du XIIIe Dalaï-lama, les hautes sphères du gouvernement tibétain, paralysées par des années de régence et de vacance du pouvoir, étaient en proie à d’incessantes dissensions.

Et le Tibet vivait dans un splendide isolement qui lui fut fatal.

Crise et renaissance
( IXe - XIIIe Siècles )

¢  Au IXe siècle, le royaume, en proie à des luttes intestines et à des revers militaires à l’extérieur, se disloqua. Le Tibet perdit son organisation d’état unifié. Une longue période d’anarchie s’instaura qui vit le retour de la religion Bön, la corruption des survivances du Bouddhisme et sa persécution par le roi LANGDARMA. Cette période de chaos politique et religieux dura presque deux siècles.

¢  Le XIe siècle vit la renaissance civile et religieuse avec RICHEN ZANGPO (958-1055). De nombreux grands monastères devinrent les vrais foyers de la vie sociale,

LA ROYAUTE ANCIENNE
(VIIe-IXe SIECLE)

« A l’est, à la Chine et au Minyag, SONGTSEN GAMPO prit des livres de techniques et de calculs de divination. Au sud de l’Inde, il traduisit la sainte religion. A l’ouest, au pays des Sog et au Népal, il ouvrit les trésors de nourritures, de richesses et de biens. Au nord, chez les Hor et Ygur, il prit des livres de lois ». Chronique de WAO TSUG LA DRENG PA (écrite entre 1545 et 1565).

SONGTSEN GAMPO (610-649) fut le premier grand unificateur du Tibet. Ce Charlemagne tibétain créa une administration d’état efficace avec Lhassa comme capitale. Il agrandit les frontières de son royaume et, sous son règne, le Bouddhisme s’implanta au Tibet (en concurrence avec la religion chamaniste Bön). Sous son règne a été institué au Tibet (grâce au sage THONMI SAMBHOTA) un système d’écriture d’après le modèle phonétique et syllabique indien (Sanscrit), ce qui a prédisposé la civilisation tibétaine naissante à s’imprégner de littérature indienne et surtout du Bouddhisme.

Sous le roi TRISONG DETSEN (742-797), le Tibet était devenu un véritable empire dont les frontières s’étendaient de la Chine à l’Afghanistan et du Pamir au Bengale. C’est à cette époque que le Bouddhisme indien fut définitivement adopté comme doctrine officielle (concile de Lhassa 792-794) en rejetant le Chan chinois (qui donnera plus tard le zen japonais) et que PADMASAMBHAVA, sage indien, prêcha le Bouddhisme tantrique au Tibet, inaugurant ainsi l’école des Nyingmapa.

LE MYTHE
DES ORIGINES

Selon la tradition, un singe, originaire de l’Inde, atteignit le plateau tibétain, tomba sous le

charme d’une ogresse qui vivait dans une caverne. De ce couple naquirent 6 enfants qui seraient à l’origine des principales ethnies du Tibet. Ils se seraient établis dans la vallée du Yarlung (Tibet méridional), berceau de la première dynastie des rois, qui se prétendait issue du ciel. Avant la fin du VIIe siècle de notre ère, aucune histoire datée n’est possible. Sans doute les vallées s’organisaient-elles en petites féodalités distinctes les unes autres.

¢ politique, économique et culturelle. La renaissance du Bouddhisme au Tibet fut l’œuvre de grands maîtres indiens (ATISHA, fondateur de l’ordre de KADAMPA) ou tibétains (MARPA, MILAREPA, GAMPOPA).

¢  Au XIIIe siècle, les souverains mongols, successeurs de GENGIS KHAN , eurent des relations très étroites avec le Tibet à la fois politiques (suzeraineté des souverains mongols sur le Tibet) et spirituelles (les maître tibétains initièrent les empereurs mongols).

Mise en place d’un pouvoir théocratique (XIVe–XIXe siècles)

 Du XIVe au XVIe siècle, ce fut l’époque :

¢  des réformes de TSONG KHAPA (1357-1419) qui va rassembler autour de lui un groupe de disciples et reconstituer un nouvel ordre monastique, celui des Gelugpa (ou bonnets jaunes) qui devint un ordre puissant, le mieux organisé et le plus important du Tibet.

¢  de la fondation des grands monastères : Ganden, Drepung, Sera, Tashilumpo où SONAM GYATSO (1453-1588), 3ième chef suprême des Gelugpa, qui eut une grande influence spirituelle sur les mongols, reçut le titre mongol de Dalaï-lama (Dalaï : océan, Lama : maître).

Le mode de succession des Dalaï-lama est désormais assuré par réincarnation.

¢  Le XVIIe siècle vit la constitution d’une grande puissance théocratique protégée par les mongols, indépendante de la Chine. NGAWANG GYATSO (1617-1682), 5ième Dalaï-lama, le «Grand 5ième», fit restaurer et agrandir la Potala, renforça l’unité du pays et le dota d’un système de gouvernement centralisé qui dura jusqu’en 1950. Son règne fut remarquable par l’essor de l’activité littéraire et de la vie culturelle et économique. De nombreux voyageurs étrangers, intellectuels et commerçants, fréquentaient alors Lhassa : indiens, musulmans, chinois et mongols.

Rectangle à coins arrondis: Historique, 1ère partie